Prenons un exemple concret : vous souhaitez faire construire votre nouvelle maison de rêve et faites donc appel à divers professionnels, dont bien entendu un architecte. Vous n’envisageriez pas une seule seconde de faire appel au petit cousin d’une tante éloignée qui a des notions en architecture, au risque de voir un jour s’écrouler votre foyer. Vous souhaitez plutôt profiter des services d’une personne formée qui sait ce qu’elle fait.

Cela peut paraître fou, mais cette réflexion, pourtant logique, est loin d’être un automatisme dans le milieu de la traduction. En effet, étant mal informés, certains clients ne s’imaginent pas le montant réel d’une véritable traduction technique professionnelle, car ils n’arrivent pas à se représenter la charge de travail nécessaire ou pensent tout simplement que la tâche est à la portée de tous ceux capables de « baragouiner » une langue étrangère. Parfois même, certains pensent que la traduction est une activité secondaire que certains passionnés exercent au cours de leur temps libre pour arrondir les fins de mois, au lieu d’une vraie profession qui demande du temps, de la précision et des compétences rédactionnelles. Résultat des courses : le client se retrouve avec un texte peu précis, mal rédigé, qui ne respecte pas les normes de rédaction de la langue ciblée et qui ternit ainsi l’image de l’entreprise par une mauvaise communication (qui est généralement le premier point de contact avec la clientèle).

Contrairement aux idées reçues, la traduction est bel et bien une discipline qui demande une formation universitaire. Le futur traducteur y apprend, en règle générale, non seulement à utiliser les outils de TAO (traduction assistée par ordinateur), mais également les règles de typographie de sa langue maternelle (rappelons qu’un traducteur professionnel traduit toujours vers sa langue maternelle). En effet, posséder des compétences en langues étrangères ne fait pas de vous un traducteur, ce dernier étant avant tout un rédacteur qui se démarque par sa plume. Une telle formation permet notamment à l’étudiant d’améliorer son style de rédaction et d’en découvrir de nouveaux en étant confronté à différents domaines ou à différents types de texte (selon les spécialisations disponibles dans le cadre de la formation). Il apprend également à utiliser des ressources fiables aussi bien pour la recherche de terminologie que la compréhension de concepts. Dans certains cas, il aura également la possibilité d’échanger directement avec des professionnels afin d’en apprendre davantage sur le fonctionnement du marché, les tarifs appliqués, etc.

Prenons un cas plus concret : la formation de traduction qu’ont suivie tous les membres du collectif Dialinguo. Outre les cours de langue et de traduction, la moitié du cursus consistait en des cours de sciences (médecine, mécanique, chimie et bien d’autres). Ces derniers ont comme objectif de permettre aux traducteurs de se spécialiser dans un domaine afin d’en comprendre les nuances et d’éviter toute erreur de sens ou de terminologie. Il en résulte ainsi un texte de meilleure qualité et plus précis.

En conclusion, bien que la traduction puisse sembler être à la portée de tous, il est important de comprendre que ce travail demande un savoir-faire au même titre que d’autres professions plus communes : un artisan boulanger fera un pain de meilleure qualité et plus rapidement qu’un individu lambda amateur, un chef cuisinier saura préparer des plats souvent plus savoureux et raffinés que ceux d’un amateur, un traducteur professionnel saura rédiger des textes plus précis et plus adaptés qu’un traducteur amateur.